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Le tissu mouillé claque sur le rebord du lavoir. Les mains des femmes sont rougies par l’eau. Elles font de grands gestes pour rincer les draps et les vêtements qui deviennent immédiatement pesants. Elles relèvent les mèches de cheveux qui glissent devant les yeux et les retiennent dans les chignons serrés qui finissent par se relâcher. Les gouttes d’eau giclent et retombent en formant des ronds dans l’eau que le mouvement du linge trouble aussitôt. Elles se retrouvent et se donnent des nouvelles des uns et des autres. Ou jasent. Elles rient et crient, s’exclament et s’interpellent dans la blague ou parfois, la colère. C’est le printemps et la douceur du soleil vient caresser les hanches entourées de tablier de lin éclaboussé d’eau.

 

L’ombre s’étire sous la toiture du lavoir Parlatan. Les poignets tordent le linge dans des mouvements ronds et saccadés. Les femmes s’aident pour les draps et le font à deux. Les gouttes d’eau tombent en perles de pluie bruyantes. C’est le printemps et les oiseaux s’envolent en arc de cercle en piaillant dans les airs.

 

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