Les vacances d'été

Lorsque la cloche sonnait la dernière heure de l’année, les portes s’ouvraient sur une envolée d’enfants dans le bruit de leurs semelles empressés sur le sol. L’été étendait son empreinte sur le sol et les rayons brûlants du soleil traquaient les ombres pour les repousser.

Les cartables étaient rangés, les crayons et les cahiers oubliés pour la durée des vacances. Certains partaient vers d’autres destinations, les valises empilés dans le coffre de la voiture ou sur son toit. Ceux qui ne partaient pas ouvraient en grand les portes des maisons assombries par l’obscurité que leur imposaient les volets fermés et se retrouvaient pour jouer dehors.

Les chaussures ouvertes à brides tapaient avec force sur les marches qu’elles dévalaient. Les rires et les appels explosaient alors qu’on ne s’y attendait pas et faisaient sursauter un vieux qui somnolait vaguement sur une chaise posée dehors à l’ombre. Ils s’écorchaient les genoux libérés par les pantalons courts et les petites robes légères dans l’enivrement d’une liberté relative.

Le temps s’écoulait ainsi pendant deux mois et semblait une éternité. La longueur des journées d’été était prolongée dans les nuits tardives et qui apportaient une fraîcheur relative. Le son des voix montait encore dans la nuit par moment dans les conversations des adultes qui profitaient de ce moment de calme.

C’était le bon moment pour grandir que ces vacances d’été. Certains revenaient à la rentrée suivante avec plusieurs centimètres supplémentaires pris d’un seul coup. Ceux qui ne s’étaient pas vus durant les deux mois se retrouvaient en pépiant pour se raconter leurs aventures estivales.

La vie était dure et moins confortable, la vie était moins sécurisée et moins réglementée, la vie était simple et douce en ce temps-là.

©Françoise LATOUR

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