Les yeux fermés sur la douleur, il porte dans ses bras le poids de sa vie qui s’est effondrée au milieu des gravats.

Il pleure sans laisser couler les larmes, ses mâchoires sont serrées sur les cris qui hurlent dans sa gorge.

La mort est là, il l’étreint dans ses bras. Il tient dans ses bras le corps de son fils.

Il ne le verra plus jamais courir dans les rues martyrisées. Il ne s’inquiètera plus jamais lorsqu’il sera en retard.

Statues de pierre, le père porte dans ses bras le corps de son enfant, immobilisés par l’instantanée.

Le garçonnet est mort, coupable d’être né dans un pays en guerre.

Les silhouettes armées rôdaient dans les rues. Les bombes crachaient leur souffle sur les habitations.

La guerre s’est enfuie en laissant derrière elle des traces de son passage et sans se retourner.

©Françoise LATOUR

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