L’adolescente hésite devant sa garde-robe ce soir. Devant les piles de tissus entassées, elle a maugréé : « Je n’ai plus rien à me mettre ! » Elle entonne cette chanson dès que la journée démarre et rajoute des refrains lorsqu’une soirée s’annonce. « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir porter ? Il n’y a rien là-dedans, » fredonne-t-elle en soulevant les vêtements et en les déplaçant pour les remettre ailleurs. Les mains furètent dans la penderie dans un bruit de grincements saccadé en poussant les multiples cintres qui font maints et maints allers et retours. Sur le lit gisent déjà quelques cadavres de cotons colorés, de jeans brodés et de synthétiques chatoyants.

 

La radio en fond sonore souligne sa voix qui chuchote et monte pour redescendre dans des notes plus basses. « Il va falloir que j’aille faire les magasins ! Il n’y a rien de potable ! » module sa voix. Sa silhouette s’agite, ses jambes tressaillent et ses bras font des mouvements saccadés. Ses hanches ont des mouvements légers et ses épais cheveux noirs tombent en vagues bouillonnantes sur ses épaules et son dos. La musique vient caresser ses pieds et monte le long des jambes. Les paroles tombent en pluie sur sa tête, se glissent le long des bras levés vers le ciel et couvrent le haut de son corps. Elle esquisse des pas de danse sur le plancher, répète le refrain, saisit une robe, puis une autre qu’elle met devant elle et qu’elle fait danser devant le miroir. Une pirouette, deux pirouettes, et d’autres encore. un pas de côté, un tour sur elle-même, un sourire à l’image qui se reflète et qu’elle salue dans une révérence, et la voici revêtue de musique et d’allégresse pour la soirée !

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