Les violences invisibles, mais si marquantes
Lorsqu'on parle de violence, on visualise aussitôt des traces violette, des yeux gonflés et du sang qui coule. Pourtant, il existe d'autres formes de violence, mais on ne les voit pas. Donc, elles n'existent pas. Comment les prouver ? Vous savez, vous ? Moi, je ne sais pas. Parce qu'il faut le vivre pour comprendre que c'est une prison.
Saviez-vous qu'un coup de poing dans le ventre coupe le souffle ? Vous étouffez, vous cherchez l'air en dépliant vos poumons au maximum. Votre mental est en train de mourir pendant que votre corps vous abandonne. Pauvre poupée de chiffon malmenée et jetée dans tous les sens. Sur votre peau, il n'y aura pas de trace de bleu cette fois, parole tenue !
Et lorsque vous êtes parti, vous pensez que c'est terminé. Mais non, tout commence. Vous êtes enfermé dans cette histoire qui n'a toujours pas de fin. Vous ne pensez qu'à ça, jour et nuit. Vous avez fui les hurlements, les injures, les menaces et le chantage qui alternent avec les promesses de changer, les mots gentils qui sentent le mensonge et les plaintes sempiternels sur une enfance malmenée. Mais vous ignoriez que vous changiez de prison.
Le cœur a été tellement brisé qu'il en est mort et ne battra plus jamais. La vie s'est arrêtée. Il ne reste que le travail et apprendre, apprendre, apprendre pour remplir un esprit qui ne veut plus y penser. Et attendre, attendre, attendre… une fin qui se refuse éternellement et serait pourtant la délivrance. Mais cette délivrance sera peut-être finalement la mort. Parce que la violence, quelle qu'elle soit, mène à une mort.