Son doigt glisse et fait le tour sur l’anneau rouillé scellé dans le mur en pierre. La sensation rugueuse fait frissonner sa peau. Des mains d’homme le saisissent et y attachent prestement les rênes. Le glissement de la selle, le bruit sourd des bottes qui atterrissent sur le sol et les sangles qui se détendent résonnent encore dans ses oreilles. L’odeur du cuir enivre ses narines qui frémissent. Les fers tintent sur les pierres irrégulières et usées de la rue qui la jalonnent. L’atmosphère est prenante, et il sent la chaleur du cheval qui secoue sa crinière, piétine quelques instants pour enfin laisser ses muscles se détendre.

 

Dans la rue, Il entend les allers et venues de toute une population qui se hâte et vaque à ses occupations. Les bruits sont nombreux et Il ne les reconnait pas : bruit de pas, frottement de tissus épais, poterie bousculée ou ferraille malmenée, et d’autres qu’il n’analyse pas. Sa main est encore sur l’anneau qu’il serre sans se rendre compte. Il se décide à ouvrir les yeux et à se retourner : la rue est vide et calme et Peyruis est à nouveau Peyruis du XXIème siècle. Il n’y a personne, les battements de son cœur ralentissent et ses doigts se détachent sans qu’il ne s’en rende compte…

Retour à l'accueil