Il était une fois des histoires qui n’existent pas. Il était des fois où le sang ne coulait plus dans les veines. Il fut une fois un attrapeur de rêves qui les exorcisait. Il les séduisait avec des mots qui n’existaient pas, les charmait au son de ses paroles sans timbre. Il les recouvrait en douceur de ses rets machiavéliques.  Il les enfermait, les rendait fou de douleur et de rage et les transformait en cauchemar.

Les enfants endormis glissaient dans des songes doux et aériens. Il y avait des rires argentés et des peluches en organdi. Les bonbons à la fraise rougissaient les lèvres des poupées de cire. Le monde de leurs nuits chantait des comptines sucrées et le soleil avait un goût de friandise. Les rubans satinés s’envolaient avec la brise des chansons douces. Lorsque leurs lèvres s’entrouvraient, l’attrapeur de rêves glissait avec légèreté entre les dents perlées. Il pénétrait dans le secret de leurs jeux charmants et naïfs.

Les rêves ne savaient pas. Ils ne connaissent pas la peur ni le doute ou les mensonges. Ils rêvent et se nourrissent de l’innocence. Lorsque le chagrin les immobilisait et les déchirait, les lambeaux de leur insouciance se flétrissaient. Les cauchemars naissaient de leurs cendres et ouvraient les yeux sur le monde des adultes. Il y aura une fois où il n’y aura plus d’enfants pour rêver et l’attrapeur de rêves sera bien attrapé.

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