Compagnon de mon enfance, tout doux et déchiré, je t’ai retrouvé en bousculant maladroitement les cartons entreposés en équilibre. Une de tes oreilles manque sur ta tête ronde où deux boutons noirs me fixent avec ardeur et incrédulité. La poussière habille le tissu froid d’humidité qui couvre ton squelette de mousse. Une toile d’araignée coule du bout de ton nez brodé.

 

Tu m’as consolé de mes chagrins enfantins, calé au creux de mes bras ronds et blancs dont la douceur satinée devait ressembler à celle de mes petits à moi. Nous nous serrions très fort le soir, au moment de nous endormir. Ton pelage était alors chaud et doux, et ton sourire ne s’était pas encore effacé. Et chaque dimanche, tu sentais bon le parfum de la lessive du matin.

 

On raconte que le père Noël t’a déposé au pied du sapin vert et étincelant, après que Maman ait coupé le dernier fil avec ses dents et t’avoir emballé dans du papier chatoyant.

Dans le grenier
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